Bonjour à vous tous qui aimez Lwennas Matoub !
Juste un témoignage – un modeste témoignage – à la mémoire de ce Chasseur de lumière qu’était Lwennas Matoub.
Lwennas – Aseggad n tafat
Ay akal ihemmel iqelleb
Txilek hader ssifa-s
F-iles-is atas i-gεetteb
I-wakken a d-ibin wayla-s
Ar assa tasa-w texreb
Af ayen iεeddan fell-as.
Ay akal anida ylul
Keçç tezrid d-acu yeswa
Yak azekka-ynes deg’wul
Ljetta-s wergin terka
Immut af ayen yeggul
Lwennas yugar yar sekka !
Ay akal ad ak iniγ
Ammer yunwas d-ass n lheq
Deg’wul-iw ad ak lliγ
As tesledh mi d-ibbaâzeq
Am netta wergin ufiγ
Awal-is iheggu yneq.
Yeggwra-d wawal i-gecna
Teggwra-d taγwect deg’genwan
Mazal yakw ayen yenna
Amzun d-itij i d-yedhwan
Isem-is mechur di tmura
Hemmlen-t medden d-imawlan.
Cfiγ yiggwas di ccetwa
Nemlal xas ur nemyusan
Yenna-k a-nsew lqahwa
A-nmeslay f-ayen ur nuksan
Assenni i zriγ i-genwa
Icuba ar wedrar yefsan.
Ggwiγ-d awal f Lwennas
Izem g-wakal d yizran
Ma yxus aγ taâfu yemma-s
Nettawi-t seg’wul zzran
Ayen ara d-nini fell-as
Yak iggwi lâaz d-ameqqwran.
Paris, le 25 juin 2000.
J’ai eu l’honneur et le bonheur de rencontrer Lwennas Matoub une fois. Je ne le connaissais pas. Je sortais de la Sorbonne et je tombai sur un jeune homme que j’ai eu du mal à reconnaître : Jean, tee-shirt et basket ! Je n’avais pas l’habitude de voir Lwennas Matoub dans cette tenue… C’est lui qui vint vers moi spontanément pour me saluer. Quel ne fût mon étonnement ! Après les salutations d’usage, il me proposa d’aller prendre un café ! Une fois attablés, je lui demandais : « D-acu ara teswedh ? » (Que veux-tu boire ?) Il me répondit : « Di laânaya-k m’ur yi-d nnidh qbel d-acu ara teswedh kecci ! » (De grâce, dis-moi d’abord ce que tu prends, toi !)
Je lui dis alors en riant : « Nekk hemmleγ coca-cola ! » (Moi, j’aime le coca !)
Il se tourna vers le garçon et lui cria : « Deux coca, SVP ! »
Bien des années après, je rencontre quelqu’un qui le connaissait et à qui je raconte ma rencontre avec Lwennas. Il me dit plein d’étonnement : « Je suis étonné qu’il ait pris un coca cola ,car il aime tout à fait autre chose ! »
J’ai fini par comprendre que si Lwennas avait pris la même boisson que moi, c’était une façon – propre à ce grand chasseur de lumière – de me témoigner le respect qu’il éprouvait pour moi !
Nous nous étions quittés après qu’il m’ait donné son numéro de téléphone. Je ne l’ai jamais appelé, non pas que je sois fier – comment l’être face à ce grand homme devant qui j’étais et je demeure insignifiant ! – je le voyais toujours très entouré… Je craignais simplement de le déranger et… surtout de déranger ceux qui l’entouraient…
Youcef Allioui – 22 juin 2010
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