Yenna-yas wemghar i mmi-s : « Ellem, meyyen nagh a-tt bbibbedh tabarda g-welghwem ! »
Le sage dit à son fils : « Pense et prends conscience (de ta condition) ; sinon tu porteras la selle d’un chameau ! »
Traduction : « Pense à ta condition d’hommes et d’Amazigh (pour te libérer), sinon tu porteras à jamais le fardeau de l’oppression et l’injustice ».
MEYYEN ! PENSE !
Deux mots « scientifiques » désignent la pensée et la conscience en kabyle : Tamayna – qui nous donne le verbe « meyyen » et « Allem » qui nous donne un verbe « ellem » (prendre conscience, penser et réfléchir sur) qui est aussi synonyme de « faire du fil de laine ». Nous retrouvons ces mots à travers les contes (le conte : « L’ogresse et la femme kabyle » : non encore édité) les énigmes et les mythes (Le sage des lumières – Lewli n tafat – dans « Les chasseurs de lumière ») comme beaucoup d’autres mots « scientifiques » qui sont d’actualité et que d’aucuns croient que notre langue en est totalement dépourvue !
« Kra g-gwin iknan i ddel, Rebbi irennu-yas asadel ! »
« Celui qui s’incline devant l’oppression, Dieu l’oppresse davantage encore ! »
Meyyen meyyen ay afrux
Meyyen i-gsusem wezru
Asennan terrid-t d lxux
Awal yuγal d-asefru.
Yenna baba : « Jeddi-k Muhend yeqqar :
« Yal tamurt s wudmawen-is, ma d Rebbi yiwen i-gellan »
« Chaque pays a ses visages, mais Dieu est partout le même. »
– Mlalen ssin ttmeslayen af wis tlata :
Yenna-yas umezwaru : « Ammer neddukkel, tili is tifsus taâkwemt. »
Yerra-yas wis ssin : « Ammer neddukkel, tili i nekkes taâkwent ! »
1 – Imawlan lehna
Idurar tarwa
Akal d lεefya
T-tadukli ger watmaten.
2 – Axxam herz-it
Aqcic rebbi-t
Gma-k hader-it
Akal kerz-it
Iger ssw-it
Erfed w’ur nesεi ifadden
Ma d Rebbi anf-as i medden !
3 – W’ur nessin tamacahutt,
a-k yini : « As beddleγ awal ! »
Celui qui ne connaît rien du conte, te dira : « Je vais en changer les mots ! »
1 – Ma teffγed i tmurt-ik, tkecmed tamurt g-wiyad : ili akken llan ljiran-ik, naγ erfeε axxam-ik ger-asen !
Si tu quittes ton pays et que tu veuilles vivre dans le pays des autres : fais comme tes voisins ou bien vas habiter ailleurs !
2 – Wi’sân iles yetwennes. Qui a une langue se sent en sécurité.
3 – Yenna-yas bururu i wjehmum : »Iles ineqq iheggu ! »
Le hibou a dit au merle : « La langue tue et ressuscite ! »
4 – Yal tamurt s wudmawen-is, ma d Rebbi yiwen i-gellan.
Chaque pays à ses visages, mais Dieu est partout le même.
5 – Ma yessuter-ak-d Rebbi ul-ik, efk-as-t. Ma yessuter-ak-d iles-ik d wakal-ik, in-as : »Ala ! » Mebla iles-ik d wakal-ik, ur tesεidh ul, ur tesεidh tasa !
Si Dieu te réclame ton coeur, donne-le lui. S’il te réclame ta langue et ta terre, dis-lui : »Non ! » Sans ta langue et ta terre, tu n’as ni coeur ni foi !
6 – Tenna-yas Teryel : »A Tikkuk gre-d γuri, keccini tesned a-ttmurt : wigini xedεen Rebbi yerna kkaten di tmetut ! »
L’ogresse a dit : »Ô coucou, viens à mon secours, toi qui connais si bien les hommes du pays : ces gens-là ont trompé Dieu et ils continuent d’humilier la femme ! »
7 -Tenna-yas tqubaεt : »Wi sεan tahbult, yecc kan azgen ; wi sεan azgen yecc kan tarebεett ; wi’bγan tilawin yaγ kan yiwet ! »
L’alouette a dit : »Qui a une galette n’en mange que la moitié ; qui a une demi galette n’en mange que le quart ; qui veut aimer les femmes, n’en épouse qu’une seule ! »
8 – Tenna-yas tbellalt : »Kullec yella di tmellalt. » La libellule a dit : »Tout est contenu dans l’oeuf. »
9 – Tenna-yas tqubaεt :
Ma yella Rebbi deg’i, mayna !
Ur ttnadiγ anda yella !
Ma yella Rebbi wlac-it deg’i, mayna !
Ur ttdheggiεeγ lweqt-iw, ur tettnadiγ !
Rebbi ixeddem akken ibγa : izra anda ttiliγ !
L’alouette a dit :
Si Dieu est en moi, tant mieux !
Je ne perdrai pas mon temps à le chercher !
Si Dieu n’est pas en moi, tant mieux !
Je ne perdrai pas mon temps en voulant le chercher !
Dieu fait comme il veut : il sait où me trouver !
10 – Nnecraha n weγyul : d-aγzaz di gma-s ! La plaisanterie de l’ âne : c’est de mordre son frère !
11 – Erfed ayla-k, Rebbi ak yernu di tmusni.
Erfed aberrani, Rebbi ak yini : « I wumi ? »
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