Le sens et la conscience amazighes au Canada
Kahina 3 ans et demi « Pourquoi tu ne m’as pas parlé en kabyle ? » (Acugher ur yi-d hdired ara s teqvaylit ?)
Incroyable, mais vrai ! La petite Kahina m’avait interpellé, avec sérieux et détermination dans sa petite voix et du haut de ses 3 ans et demi : « Tu ne m’as pas parlé en kabyle, pourquoi ? » Pourquoi sa juste remarque ? Parce que je l’avais saluée en français à l’arrivée de ses parents chez mes hôtes (Rachid et Jedjiga). J’ai souvent parlé d’aliénation et voilà que je m’aperçois que je suis pris dans le piège-même à propos duquel je mettais en garde depuis plusieurs dizaines d’années !
Il faut savoir que la communauté kabyle du Canada et notamment d’Ottawa est d’une exception qu’il faut expliquer. Les enfants en bas âge parlent tous leur langue maternelle, le kabyle. Par ailleurs, et c’est un aspect très important que je dois aussi signaler : LA LANGUE AMAZIGHE EST UNE LANGUE OFFICIELLE A OTTAWA ! D’ailleurs, je tombais en plein examen de tamazight pendant que je visitais les écoles et notamment les niveaux 1 et 4. Faute de temps et de peur de perturber les autres classes, je n’ai pas pu malheureusement assister à tous les cours.
Dés l’entrée de l’école, il fallait se déclarer comme « Amazighs » pour pouvoir recevoir les sauf-conduits « visiteurs amazighs » et pouvoir ainsi entrer dans l’école et pouvoir visiter les différentes classes de langue tamazight.
J’ai dû me résoudre à n’assister qu’au cours de mon hôte Rachid Beguenane. Deux remarques m’avaient interpellé pendant ce cours :
- Le sérieux et la motivation des enfants – dont l’âge oscille entre 10 et 15 ans.
- L’accent est mis sur la langue kabyle sans introduction de néologismes amazighs.
C’était un cours dynamique et vivant, où les enfants n’avaient pas peur de se tromper et de se faire corriger soit par leur professeur, soit par leurs camarades de cours.
Je suis saisi d’étonnement et d’aise, quand je me retrouve dans la cours : j’entendais les enfants kabyles passer aisément de l’anglais au français avant de revenir à leur langue maternelle : la langue kabyle.
J’avoue m’être cru en plein rêve ! Un beau rêve que j’aurai aimé faire sur la terre berbère d’Afrique du Nord (Tamazgha) et notamment en Algérie où la langue tamazight – « langue nationale » – est toujours moins qu’une langue nationale, puisqu’elle est une « matière facultative ». Figurez-vous que pour ne pas faire du sport, on exige un certificat médical ; et bien pour ne pas étudier la langue maternelle amazighe, qui doit être la langue maternelle de tous les Algériens et tous les Maghrébins, les responsables pédagogiques ne demandent rien ! Pire encore, pour pouvoir s’inscrire en cours de tamazight, il faut l’autorisation des parents !
En faut-il une autorisation pour les cours d’arabe ? Que nenni ! C’est une langue officielle ! Nous sommes donc réduits à faire ce constat : une langue autochtone – langue amazighe – est réduite à un état facultatif qui nous dit tout sur la volonté du gouvernement algérien (arabo-islamique) sur son état d’aliénation, voire de réification.
J’ai oublié la question innocente mais si révélatrice de ce qu’est la réification des Berbères arabisés. Question d’un enfant amazigh (Lyes = Espoir) : « C’est qui « Araboislam » ? Et pourquoi ce monsieur ne veut pas qu’on étudie notre langue maternelle, la tamazight ?
J’avoue avoir eu du mal à lui expliquer ce qu’est une idéologie extérieure dont les gouvernants intérieurs en font un rouage idéologique interne. Je ne sais pas si ma réponse était adéquate quand je lui répondis ce qui suit : » Disons que c’est un individu qui n’existe pas mais que les autres utilisent pour s’arroger injustement le droit d’interdire à d’autres personnes qui, elles, existent belle et bien et qui désirent fortement étudier leur langue maternelle. L’étudier, la parler, la lire et l’écrire dans un pays qui est le leur et qui fait tout pour la développer et lui porter tous les soins pour la guérir de tout ce qu’elle a souffert du colonialisme.
Car vivre dans sa langue et sa culture c’est avoir une clé pour accéder à une porte qui s’ouvre sur un monde meilleur où la liberté est la source de la vie.
Le dicton kabyle le dit bien : « La langue de ta mère est une porte ouverte sur le seuil du monde ! » (Tameslayt g_emma-k, t-taggurt yellin af emnar n ddunnit !)
Ceux qui nous gouvernent ne considèrent pas la culture et la langue de leurs ancêtres (les Imazighen) comme une richesse qu’il faut développer ; bien au contraire : pour eux, elles représentent un danger qu’il faut éliminer ! Car ils ont préféré opter pour une autre langue et une autre culture étrangères à l’Algérie et à Tamazgha.
Aussi, au lieu de faire en sorte que chaque enfant algérien et amazigh – qu’il soit arabophone ou amazighophone – étudie la langue amazighe, première langue de cette terre berbère-amazighe, aliénation oblige, on freine des quatre fers pour qu’elle évolue le plus lentement possible, le moins possible, de façon à ce qu’elle finisse par s’effacer de ce monde. C’est sans compter sur la racine et la sève si vigoureuse des enfants imazighen !
A quand aurons-nous des hommes et des femmes qui comprendront que la langue amazighe est une chance – une grande chance – pour tous les enfants algériens – et notamment arabophones ! – d’apprendre la langue de leurs ancêtres qui supporte une culture millénaire qui les aurait étonnés par sa beauté. En apprenant cette langue, ils apprendront aussi un système de pensée qui vient de la nuit des temps et qui est porteur d’une modernité surprenante et d’une richesse extraordinaire.
Cette richesse se trouve dans un système de pensée en avance sur beaucoup de peuples dans le monde, y compris les pays « dits civilisés ». Ce système de pensée a instauré une philosophie égalitaire et écologique. Ils auraient ainsi compris ce qu’est « le développement durable » chez leurs ancêtres Imazighen. Ils auraient aussi compris que c’est Tarwest : la science amazighe écologique de l’interdépendance entre tous les êtres vivants du plus petit insecte jusqu’à l’homme. Ils auraient également compris que dans la philosophie amazighe, il n’y a pas d’opposition entre la nature et l’homme. Seuls les Imazighen peuvent se targuer de fêter les insectes à travers une fête et un souper aux crêpes qui leur étaient dédiés !
Ils auraient appris que leurs ancêtres disposaient d’un système de production économique durable et harmonieux appelé « Ablalas ».
Ils auraient également appris le système politique démocratique et laïc où la religion est une affaire personnelle, une affaire de cœur.
C’est tout ce trésor culturel millénaire que les enfants kabyles du Canada étudient à l’école canadienne. En discutant avec quelques uns d’eux, je me suis rendu compte que chacun d’eux ressent un grand bonheur d’étudier sa langue maternelle si riche et si belle.
Tous ressentent une grande fierté d’être des Imazighen et reconnus, dans la lointaine terre d’Amérique du Canada. C’est en dignes héritier du trésor linguistique et culturel millénaire que filles comme garçons amazighs du Canada sont fiers de faire partie de ceux qui portent le nom si beau leurs ancêtres « Les Hommes Libres ».
A cette beauté sereine sur leurs visages d’Amazighs – qui parlent fièrement et à haute voix dans l’enceinte de leurs écoles et dans la rue.
A vous qui m’aviez fait rêver – et particulièrement à la petite Kahina – vous dédie « le conte de l’alouette » (tamacahutt n tqubaât) plein de symbole sur l’oppression linguistique que notre peuple continue de subir sur la terre de ses ancêtres, Tamazgha. Que chacune et chacun y découvrent le message de nos Ancêtres qui ont oeuvré à travers les millénaires que notre langue demeure à jamais et ce malgré les attaques incessantes des ignorants.
L’alouette a dit : « Qui a une galette n’en mange que la moitié ; qui a une demi-galette n’en mange que le quart ; qui veut aimer les femmes, n’en épouse qu’une seule. »
CONTE DE L’ALOUETTE
L’alouette a dit et chanté :
Je n’ai que cette voix, celle-ci est bien la mienne
Je n’ai que ce pays, celui-ci est bien le mien
Mais on me dit : « Ou tu changes de voix
Ou bien tu quittes le pays ! »
1 – Il était une fois une belle contrée habitée par toutes sortes d’oiseaux. Il y avait des belles perdrix et des sages alouettes. Enfin, il y avait tellement d’oiseaux qu’il était difficile de tous les nommer. Et chaque oiseau vivait dans le respect de son voisin.
2 – Les printemps se succédaient et les oiseaux étaient heureux d’habiter un pays aussi beau, aussi vaste et autant parsemé de fleurs et d’arbres près desquels coulaient cours d’eau, ruisseaux, rivières et fleuves. De nombreux lacs se trouvaient entre plaines et montagnes. L’été était tempéré ; l’hiver était doux et l’automne donnait des figues et des raisins de toutes les couleurs. Même les ronces donnaient des mûres au goût de miel que seules les abeilles pouvaient fabriquer.
3 – En ce temps-là, chaque oiseau avait son nid ; chaque oiseau avait son chant ; chaque oiseau n’avait rien à craindre de son voisin avec lequel il vivait en parfaite harmonie et chacun faisait entendre son chant. Le vol de l’un ne gênait point celui de l’autre. Le chant de l’un ne dérangeait point celui de l’autre.
4 – Chaque matin que le Souverain Suprême accordait, la perdrix
Que le ciel nous soit clément !
Et ne donne que ce qu’il faut qu’il donne
Que le vent soit clément !
Et ne souffle que ce qu’il faut qu’il souffle
Que l’orage soit clément !
Et ne mouille que par bienfaits
Que le soleil soit clément !
Et ne sèche que ce qu’il faut qu’il sèche
Que la terre soit clémente !
Et donne à l’ailé tout ce qu’il faut pour vivre !
5 – Chaque soir, la perdrix entendait le merle, son voisin, siffloter son chant :
Celui qui veut vivre heureux
Regarde bien autour de soi
Il sentira le vent frais venir et l’effleurer comme la rosée
Il sentira le temps tenir le monde sans soucis
Il verra les rivières couler à travers champs
Il verra la colombe s’envoler dans les airs sans trembler.
6 – Chaque après-midi, elle entendait la mésange qui riait :
Qui riait et chantait avec ses petits
Quand la bonne galette dorée était cuite
Une habituelle bonne galette de blé farcie
De tous les légumes et de tous les fruits
Elle donnait aux uns les meilleurs morceaux
Et elle donnait aux autres d’autres meilleurs morceaux
Et elle leur disait :
Prenez soin mes enfants à ne pas gaspiller
Ainsi vous irez loin de vos ailes bien taillées pour faire face à la nécessité !
7 – Elle entendait aussi l’aigle sur les hauteurs dire ceci :
Je ne vois de plus beaux que les neiges des montagnes
Sinon les fleurs d’avril quand le printemps est là !
8 – Elle entendait aussi l’hirondelle qui chantait
Elle chantait si fort, elle chantait si beau
Que les autres oiseaux se taisaient pour l’écouter
Elle tournoyait dans les airs auprès des mouches volantes
Elle disait, elle criait : Que tous les oiseaux chantent !
Et tous les oiseaux chantaient et s’envolaient dans les airs !
Et tous les oiseaux chantaient et disaient leur vérité !
9 – Du temps a passé !
Du temps a passé !
Criait père hibou
Il ne reste plus rien
Du chant d’autrefois
Où sont donc bien passés ceux qui sont capables ?
Ceux qui sont capables d’affronter les vents mauvais ?
Oiseaux des champs et oiseaux des forêts !
10 – Du temps a passé !
Du temps a passé !
Criait père hibou
Il ne reste plus rien de cette complainte
Où sont donc bien passés ?
Oiseaux des champs et oiseaux des forêts !
Qui chantaient par beau temps !
Qui riaient au vent quand tombait la pluie !
11 – Bien des années et des matins passèrent
La mère alouette appelait et racontait :
Et puis vint un horrible soir
Un soir de lourds nuages
Qui cacha le soleil et la belle clarté
Et puis vint une nuit qui fut plus noire que les autres nuits
Une nuit qui faisait peur, où les chiens aboyaient
Et ce fut le froid, un froid qui faisait mal
Bien avant que vienne l’hiver, l’hiver qui était bon
Et ce fut le temps, le temps des blessures
Le temps des larmes et du sang versé
De la peur qui tuait le chant
De la peur au vent violent
Et ceux qui regardaient le ciel le virent enflammé
Que les ailes de l’oiseau qui ne voulait point se poser !
12 – Bien des années passèrent
La mère alouette appelait et racontait :
Que de nids dévastés !
Que de forêts brûlées !
Un temps que nous ne puissions supporter et qui dévorait
Comme le feu de l’enfer
Vint chasser le doux printemps
Un vent sourd, furieux nous déchirait de ses griffes
Et déracinait les grands arbres qui nous protégeaient
Et jamais plus l’oiseau ne chanta sur les oliviers !
Quand vinrent les vautours qui mirent le feu au pays !
13 – Bien des années passèrent
La mère alouette appelait et racontait :
Et ceux qui regardaient le ciel le virent enflammé
Et ils voyaient un seul oiseau qui tournoyait
L’oiseau révolté qui ne voulait point se poser !
Et l’on ne voyait dans le ciel
Que les ailes de l’oiseau révolté !
Il tournoyait, il tournoyait
Plus aucune branche, plus aucun rameau
L’oiseau protecteur était attristé
Plus aucune branche, plus aucun rameau
L’oiseau protecteur pleurait !
14 – Bien des années passèrent
La mère alouette appelait et racontait :
Et ceux qui regardaient le ciel le virent enflammé
Et ils voyaient un seul oiseau qui tournoyait
L’oiseau révolté qui ne voulait point se poser
Les vautours regardaient, les vautours regardaient
Que pouvaient-ils dévorer ?
L’oiseau dans le ciel était épuisé
Plus aucune branche, plus aucun rameau
L’oiseau protecteur dans le ciel chantait
Plus aucune branche, plus aucun rameau
L’oiseau révolté du ciel ne voulait tomber
Il resta dans le ciel et continua de chanter !
15 – Bien des années passèrent
La mère alouette appelait et racontait :
Plus aucune branche, plus aucun rameau
Des vautours partout, des vautours qui tuent
Et l’oiseau protecteur continuait de chanter
Il restait dans les airs et refusait de se taire
Il tournait et chantait le chant de sa mère :
Je n’ai que cette voix, celle-ci est bien la mienne
Je n’ai que ce pays, celui-ci est bien le mien
Mais on me dit : « Ou tu changes de voix
Ou bien tu changes de pays ! »
16 – L’alouette qui pleurait son fils avait dit :
Ô langue, passe par le cœur !
Tu rencontreras un autre semblable à toi
Sinon le langage riche de beaux dits
Si tu n’acceptes de tuer, on te tuera pour lui !
TAMACAHUT N TQUBAAT
Yenna-yas tqubaat, yerna tecna-t :
Ur siγ ala yiwet taγwect, t-tagi-ni i d-aylaw
Ur siγ ala yiwet tmurt, t-tagi-ni i d-aylaw
D-acu nnan-iyi-d : « Hubb a-d tbeddled taγwect
Naγ at-tbeddled tamurt ! »
1 – A-macahu af yiwet tmurt s lexyar di tmura, tetwazdeγ s yal ssenf yellan d-afrux. Yella si tsekkurt tamelhhant almi t-tqubaât tazemnit. Lhhasuli, yella wefrux ur yelli maççi dayen yezmer yiwen ad yessiwed naγ a-ten id yini yalwa s yisem-is. Yal afrux iâacc zdat gma-s g’lemhhadra n ljar-is.
2 – Tafsut tezzi-d i tefsut ; ma d yefrax ccnan zhan imi zedγen tamurt yelhan, yerna wessiêet u teççur d-ijejjigen d-ileccacen id yekkren zdat anda uzlen waman, tiseftin d-iγezran, d-isafen. Inγazen velqen ger yelmaten d-idurar. Anebdu ynes d-amzuzban ; tagrest ynes t-tahhlawant ; lexrif ynes yettak-ed lexrif t-tzurin si nnul ar wayed. Ula d-inijel ynes yettak-ed tizwal ziden amzun t-tament iêedlent tzizwa.
3 – Di lwakud-nni, yal afrux yesεa lεacc-is ; yal afrux yesεa zzeff-is ; yal afrux ur yettagwad gma-s d wi yedder akken yemsawi, s temrest d ccnawi. Tuffga ni yiwen ur tethheggir tin g-wayed. Ccna n yiwen ur tetheyyir win g_wayed.
4 – Yal asru id yefra Ugellid Ameqqwran, tasekkurt tsell i temzazit-is taqubaεt tazemnit yettawi, yetγenni :
A-wiγ yufan deg’genni !
Ad yettak ayen wi yezmer
Ad aγ yihhliw ubehhri
Mi ysud ayen ilaqen ad ihhader
A-wiγ yessren seg’wbandu
Aman-is d ddwa hhellu
A-wiγ yedlen af yitij !
Ad yesskew illan d llhu
A-wiγ yejjen deg-wakal !
Ad yefk i yemsifag ayen ara nelwu !
5 – Yal tameddit, tasekkurt tsell i waqqur, yeggar ittizzif di ccna-s :
Win yebγan ad yaf llhu
D lehcaca yettef afrag-is
Ad iεuss i wbehhri d-asemvan yers-ed fell-as am nnda
Ad iεuss i wesru ad yetef ddunnit mebla ma yerfa
Ad iwali iγezran tfeggiden ger ihherqan
Ad iwali titbirt tettafeg deg’genni mebla iγweblan.
6 – Yal tameddit, tsell i wmenferriw yattadsa :
Yettadsa yetγenni d warraw-is
Mi teggwa tahhbult af lkanun
Tahhbult g_irden n twackant yennum
Teççur s yal izegza si yal aâaqqa
Yettak i wigi tihhedrin yelhan
Yettak i wiyyad tihhedrin yellan
Yerna yeqqar-asen :
A tarwa aâzizen, ur tdeggiεewt ara
Akken at-tafgem akkin s yiffer izemren i tmara !
7 – Tsell daγen i yjider af tizwa yeqqar :
Ur zriγ i-gelhan ara adfel idurar
Naγ ijejjigen n yebrir mi teggwed tefsut !
8 –- Ay tesla daγen i tfirellest teggwi ccna
Tcennu werjin tesla, tepγenni swa-swa
Ifrax nniven susumen bac akken as slen
Teddewir di tegnaw ger iberriqen n ssif
Teqqar, tettεeggid : Anda yella wefrux yizzif !
Yal afrux ad yecnu, ad yafeg di tegnaw
Yal afrux icennu yerna yeqqar tidett !
9 – Achhal d-asru yezrin !
Achhal d-asru yezrin !
Yetεeggid bururu
D-acu id yeqqimen
Si ccna n zik-nni
Anda-ka ruhhen widan izemren i wadu ?
Anda-ka ruhhen widan itqamaren icelyaden ?
Ifrax n lexla d wid n tizedwa !
10 – Achhal d-asru yezrin !
Achhal d-asru yezrin !
Yetεeggid bururu
D-acu id yeqqimen si ccna-nni uhhzin
Anda-ka dγa ruhhen ?
Ifrax n lexla d wid n tizzedwa
Icennun i yitij yaεra asmi lhhal yelha
Ittadsan i wbehhri mi tekkat lgerra !
11 – Achhal d-aseggwas d-isra
Yemma taqubaεt tessawal, tenna :
A-ta yus-ad yiwen yid amencuf
Yiwet tmeddit berrik usigna
Yeffren itij di tafat yerna
Yeggwd-ed yiwen yid berrik sennig wudan
Id yessagwadan, id gi-seglafen yidan
Yeγli-d usemmid, asemmid aqeshhan
Weqbel ad tass tegrest tin akken yelhan
Yeggwd-ed wesru, asru idamen
A-ta yeggwd-ed wesru, asru imettawen d-idamen yuzzlen
Ters-ed tugwdi ineqqen tameγra
Lxuf id yeggwi ubeêri n tmara
Wid yettalen s-igenni walan-t yeccur ttimes
La twalin deg’s afrux win akken yeggumman ad ires !
12 – Achhal d-aseggwas d-isra
Yemma taqubaεt tessawal, tenna :
Achhal laâcuc i d-yeγlin seg’genni !
Achhal n times yeççan di tezgi !
Asru w’ur nezmir itett am tmes n jahennama
Yus-ad yeqceε di tefsut tahhlawant
Abehri n ssersar ihemmej deg’neγ
Iqelleε deg’leccacen anda neddaray
Dayen werjin nesla i wefrux yecna f tzemmurt !
Mi-d ggwden yisγan iserγen tamurt !
13 – Achhal yezren d-aseggwas
Yemma taqubaεt tessawal, tenna :
Wid yettalen s-igenni walan-t yeççur times
La ttwalin deg’s afrux idewwir deg’s
Afrux amnafeq, win akken yeggumen ad ires !
Ur nettwali deg’genni
Ala afriwen n wefrux iggumma ad yili !
La ytezzi, la ytezzi !
D-acu id yeqqimen si tejra l-lehhlu
Afrux amnafeq yeqqim idellu
D-acu id yeqqimen si tejra l-lehlu
Afrux amnafeq yeqqim iman-is yetru !
14 – Achal yezren d-aseggwas achal d-isra
Yemma taqubaεt tessawal, tenna :
Wid yettalen s-igenni walan-t yeççur times
La twalin deg’s afrux idewwir deg’s
Afrux amnafeq, win akken yeggumen ad ires
Isγan tallayen, isγan tallayen d-acu-kan ara ççen
Afrux deg’genni yekka-t deg’iffer
D-acu id yeqqimen si tejra l-lehlu
Afrux aεessam deg’genni icennu
D-acu id yeqqimen si tejra l-lehlu
Afrux amnafeq yeqqim deg’genni yeggumma ad yeγli
Yeqqim deg’genni itaffeg icennu !
15 – Achal yezren d-aseggwas
Yemma taqubaεt tessawal, tenna :
D-acu id yeqqimen si tejra urafu
S yisγan teççur, isγan ineqqen
Afrux aeessam deg’genni icennu
Yeqqim deg’genni iggumma ad yessusem
Idewwir itγenni yettawi ccna n yemma-s :
Ur sεiγ ala yiwet taγwect, t-tagi-ni i d-aylaw
Ur sεiγ ala yiwet tmurt, t-tagi-ni i d-aylaw
D-acu nnan-iyi-d : « Hubb a-d beddleγ taγwect
Naγ ad beddleγ tamurt ! »
16 – Taqubaεt yetrun mmi-s yenna-yas :
Ay iles ekk-ed seg’ul !
Ad maggred wi’llan am keçç
Naγ tameslayt yeggwin ayla-s
M’ur tebnid ara a-t nγed
Nutni ak nγen fell-as !
Pensée kabyle : « Qui a une langue se sent en sécurité ! » Win isâan iles yetwennes !
Mr Allioui, merci pour votre emouvant temoignage……. Merci aussi pour tous vos travaux sur notre culture…
afud igerzen, talwit di dunit
Farida natelkaid
By: farida natelkaid on juin 29, 2012
at 2:29
Azul a weltma aâzizen, azul i Aâli !
Tanemmirt-ynem af awalen izidanen. Tanemmirt nwen af udem azenfan is i-yi d-tmugrem di Ottawa. D-ayen ivanen belli nezmir a-nessiwed abrid af yidles nnegh, i-mi akken qqaren zik-nni : « Kra g_win yeddan af tidet yessawad ». Nekwi nedfer iles, tameslayt nnegh, i-mi mebla iles-nnegh, a-nili d-igujilen. Akken dagh qqaren Imezwura : »Win isâan iles yetweness ! » (Qui a une langue se sent en sécurité ! »
Ssaramegh ad kemlegh di tira yakw d leqdic af tisula-nnegh, af yidles nnegh. Akken walagh, yerna hhussegh, tefkam-iyi azal ameqqwran ; ur zrigh ma yella uklalegh yakw zznaf is i-yi-d tmugrem di Kanada, ugar (surtout) di Ottawa ! D-ayen i-yi sferhen atas, atas ! Yalma ttarugh tura, asal-ynu iteddun ghur-wen !
Akwen ihrez Ugellid Ameqqwran ! Agh yessiwedh ar tqacuct n tmazight !
Ar tufat, lehna tafat fell-awen yakw akken ma tellam, ugar Kemmi yakw d Aâli.
Yusef Ouchivane Alliwi
By: youcefallioui on juillet 2, 2012
at 11:38
Azul a Farida ! (d Aâli ?)
Asuref yelha ! Tanemmirt af wawalen nwen izidanen ! Achal i-yi tefkam ddher yakw t-tizet n wawal nwen yakw t-tmusni-nni teffrem deffir uzmumeg yerna ternam-iyi leqder ! Am-asaâd-nwen yesâan lefham-a am tinna !
Ad akwen ihrez Ugellid Ameqqwran yernu-yawen tazmert, d lehna d lehcaca !
Yusef Ucivan Alliwi
By: youcefallioui on novembre 16, 2012
at 5:50