Le Blog de Youcef Allioui

Amazing Amazighs ! Imazighen n Kanada :

En guise de remerciement pour les Kabyles du Canada et notamment pour les enfants kabyles. A travers eux, cette jeune fille qui m’avait offert un  tableau qui me représente. En voyant cette oeuvre artistique à travers son laser, le douanier canadien me posa la question suivante : « Vous êtes peintre de quel pays ? »

Je lui répondis … que c’est une jeune fille Kabyle qui me l’a offert après  une conférence que j’ai faite à Montréal sur la littérature orale kabyle.

Il sourit et me dit : « Bon voyage monsieur ! Les Kabyles sont intelligents et surprenants ! » 

Mon voyage au Canada, où j’ai eu le plaisir et l’honneur d’être invité pour faire deux conférences : l’une à Ottawa et l’autre à Montréal, m’a permis de constater que les Imazighen ont encore un bel avenir devant eux.

J’ai déjà parlé de cette fierté et de ce bonheur que j’ai ressenti en entendant les enfants kabyles parler haut et fort dans leur langue maternelle, la langue amazighe de Kabylie.

J’ai déjà dit ma joie de les entendre passer le plus naturellement du « monde canadien » – monde de démocratie et de liberté – du français à l’anglais et de l’anglais à la langue amazighe. J’ai ressenti cela comme un choc : une sortie de soleil qui vient vous surprendre en vous aveuglant joyeusement dans une belle matinée de printemps. Vous écarquillez les yeux et vous vous voyez esquisser un sourire sans qu’il y’ait quelqu’un à qui vous souriez !

C’est un peu ce matin magique et surprenant que j’ai vécu en rendant visite à la diaspora kabyle d’Ottawa et de Montréal qui m’avait fait l’honneur de me recevoir. L’invitation de Rachid Beguenane est devenu l’un des plus beaux cadeaux que j’ai eu à recevoir ces dernières années. Un cadeau doublé de présage que l’avenir du peuple amazigh sera à jamais beau et prometteur.

J’ai eu donc ce bonheur de rencontrer de nombreux « partisans » pour paraphraser le grand historien Charles-André Julien quand il parlait des deux grands rois berbères – qui s’étaient battus pour défendre la terre de leurs ancêtres – Massinissa et Jugurtha.

J’ai eu ce grand bonheur de constater que nous vivons l’aire et l’ère de tous les possibles. Que notre langue et notre culture resteront vivantes et vivaces à jamais !

Je suis devenu plus serein et plus confiant car j’ai vu des enfants Kabyles rire et parler en tamazight au bout du monde. Je les ai écoutés et je les ai entendus dans un cadre également formel  et officiel : à l’intérieur de l’institution scolaire canadienne qui leur donnait le droit d’étudier leur langue maternelle l’Amazighe !

C’est comme dans un rêve, celui des temps des lumières des Imazighen racontés par nos grands-pères et nos grands-mères qui ne sont plus de ce monde. Ces contes qui nous ont été transmis et qui restent vivants en nous afin que notre langue demeure à jamais en ce monde.  La pensée de nos Anciens a permis de développer une pensée riche et sans frontière, capable de se défendre contre toutes les oppressions et les tyrannies. Cette pensée contribue au développement de la prise de conscience des enfants berbères , condition préalable à leur émancipation comme faisant partie d’un peuple noble détenteur d’une langue et d’une culture riches et magnifiques.

J’ai vu ces enfants au Canada. Ils me paraissent comme les catalyseurs de leur langue et de leur culture : ils ouvrent une chance intellectuelle qui conduira à la pérennité de leur peuple et à la naissance d’un nouvel élan porteur de nouveaux projets historiques et de nouvelles possibilités d’existence pour le grand peuple amazigh.

Ils sont si jeunes mais si fiers d’appartenir à l’un des premiers peuples autochtones que l’humanité ait vu naître sur la terre. Ils ont raison d’être fiers car n’est pas noble qui veut ! Nous sommes et restons des Imazighen, des hommes et des femmes libres tant que le soleil continuera de briller sur cette terre !