COMMUNIQUE DE PRESSE
Mali : les avocats du MNLA demandent au Procureur de la CPI d’enquêter sur les crimes commis par l’armée malienne et les médias pro-gouvernementaux
Le Mouvement National de Liberation de L’Azawad (MNLA) a désigné des avocats à Amsterdam et à Paris, pour assurer la défense des intérêts de ses membres, dans le cadre de la procédure ouverte devant la Cour Pénale Internationale (CPI).
La semaine passée, les avocats du MNLA ont demandé au Procureur de la CPI d’enquêter sur :
a) les faits d’incitation au meurtre des 31 membres du Conseil Transitoire de l’Etat de l’Azawad (CTEA) du MNLA : le 4 février dernier, le journal L’Express de Bamako a publié une déclaration intitulée « la liste des membres du MNLA : des traîtres à abattre pour la République », appelant à l’assassinat des 31 membres du CTEA et « à débarrasser (notre) pays pour de bon des vermines de leur espèce » ;
b) les crimes qui auraient été commis par l’armée malienne à l’encontre des membres des groupes ethniques peuls, touareg, arabes, et songhai dans les environs de Tombouctou, Douentza, Gao, Sévaré, Boni, et Kona, où les soldats se sont livrés à des actes de torture, des exécutions sommaires et des disparitions forcées.
Les appels à la haine raciale sont relayés par les sites internet maliens et la presse pro-gouvernementale qui utilise un langage de haine, de peur et de vengeance similaire à celui ayant présagé du génocide rwandais en 1994.
L’absence de toute réaction de la part du gouvernement malien de transition, pour mettre un terme à la publication de ces déclarations ou sanctionner leurs auteurs, revient, implicitement, à les avaliser.
Plus inquiétant encore, le Président Dioncounda Traoré continue de nier les exactions commises par ses soldats, en dépit des rapports convergents les dénonçant, et de l’alerte donnée par le haut-commissaire de l’ONU aux Droits de l’homme, Navi Pillay, selon laquelle « les attaques et les ripostes risquent d’entraîner le Mali dans une spirale de violence catastrophique ».
Les avocats du MNLA avaient d’ores et déjà porté ces problématiques à l’attention de Monsieur Laurent Fabius, Ministre des Affaires Étrangères, ainsi qu’au Conseil Spécial des Nations-Unies pour la prévention du génocide, mais n’ont reçu aucun retour.
Le 4 mars 2013,
Avocats du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) :
Victor Koppe (Böhler Advocaten, Amsterdam),
Richard Rogers (Böhler Advocaten, Amsterdam),
Jessica Finelle (Paris).
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