Extrait d’un chant ancien kabyle :
« Qui peut entrer dans les contes pour trouver tout ce que nous sommes, entourés de ceux qu’on aime ? Qui peut entrer dans les contes pour entonner le chant des jeunes filles et celui de ses parents ? Qui peut entrer dans les contes comme on entre par la grande porte ? Si les mots ne sont pas beaux, nous planterons de jeunes arbres ! Qui peut entrer dans les contes pour se réveiller très tôt ? Quant il regarde à l’horizon, il voit sa main qui étale les figues sèches ! Qui peut entrer dans les contes pour entendre ce qu’il aime ? Tu as beau durer ô nuit, un jour nous te chasserons ! Qui peut entrer dans les contes qu’aiment les petits enfants ? Si les mots ont belle allure, vivront villages et nations (archs) ! »
PRESENCE_BERBERE_TIHGENGA_15_HISTOIRE-SHESHONQ_EGYPTE_V3 (1)
Dans cet ouvrage, j’ai choisi de mélanger des récits fort différents les uns des autres. Je les ai choisis car la même singularité les réunit : ils sont « marqués par le sceau » des comptines. Les anciens Kabyles pensaient sans doute préparer ainsi les enfants à entrer dans l’univers riche du conte et celui fort complexe du mythe. Il fallait donc d’abord que les enfants aient chanté et joué avec quelques constituants simplifiés de ces récits qui viennent de « la nuit des nuits » (seg wasmi d-tejna ddunnit).
Même si parfois les adultes participent au jeu, la comptine est toujours construite sous forme de jeu scénique. C’est souvent aussi une chansonnette destinée particulièrement aux enfants. Sa particularité réside dans le fait qu’elle sert de base à beaucoup de jeux théâtraux qui sont fort prisés par les enfants. Sa forme théâtrale et parfois carnavalesque fournit tous les motifs susceptibles d’amuser les enfants, de leur apprendre ce qu’est l’imagination et la création tout en les préparant à entrer doucement dans le monde des adultes.
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