Le marché des mondes et du pétrole…
Vous entendez souvent, très souvent, trop souvent les médias vous parler des mondes… « Le monde asiatique », « le monde occidental », « le monde arabe », etc. etc. Vous n’entendez jamais parler d’un monde que l’on bannit des médias, que l’on essaie d’effacer à tout prix – face à la loi des mondes du marché pétrolier et gazier – et pourtant ce monde de culture, de langue et d’histoire millénaires existe aux portes de l’Europe, de Paris. C’est un monde stigmatisé, brimé, ignoré, dont le peuple est malmené, massacré tous les jours.
Ce qui se passe au Mali avec le peuple amazigh touareg que l’on écartèle, que l’on chasse de ses terres… pour l’uranium… Les islamistes servant d’excuses et de paravents…
Le monde berbère est un monde de paix. Les Imazighen (connus sous le nom de Berbères) ne combattent que pour leur survie : défendre leur terre, leurs femmes et leurs enfants…
Les Imazighen ont une langue qui s’appelle Tamazight. Les Imazighen sont plusieurs dizaines de millions d’âmes à travers l’Afrique et notamment l’Afrique du Nord. Vous entendrez souvent les pouvoirs d’Afrique du Nord se dire et dire que nous sommes des arabes.
Vous entendrez souvent les médias français vous dire que l’Afrique du Nord est arabe (avec l’assentiment des pouvoirs maghrébins)… Et pourtant, il n’y a pas que le pétrole…
Il y a des millions d’êtres humains qui constituent le monde amazigh-berbère dont la devise universelle est la suivante : « Laisse-moi vivre dans la joie, la paix et la connaissance et je me passerai du pain, je mangerai la terre ! »
Un peu d’histoire : La terre berbère-amazighe a été envahie tout à tour par : Les Phéniciens (Carthaginois : dont parlent souvent les Tunisiens en faisant fi de leur histoire : ce fut le grand Agellid Massinissa qui détruisit Carthage qui expropriait les Imazighen de leur terre : les Tunisiens d’alors !), les Romains, les Vandales, les Byzantins, les Arabes, les Turcs et les Français).
On parle de tous les peuples de leurs héros, mais qui parle du peuple amazigh et de ses héros : Massinissa, Jughurta, Juba 1er, Takfarinas (face aux hordes romaines) ; Koceila, Damia Dihya At Tabet (surnommée la Kahina) face aux hordes arabes… Ces hommes et ces femmes, qui ont combattu pour la liberté de leur peuple et contre la barbarie, ont précédé de plusieurs siècles ceux et celles que nous connaissons aujourd’hui à l’heure de leur entrée au Panthéon !
Pensée amazighe de Kabylie : « Si Dieu venait à te réclamer ton coeur, tu es libre de le lui donner. S’il venait à te réclamer ta langue et ta terre, dis-lui : Non ! Car sans ta langue et ta terre, tu n’as plus ni coeur ni foi ! » (Ma Yessuter-ak-d Ugellid Ameqqwran Ul-ik, xas fkas-t ! Ma yessuter-ak-d iles-is d wakal-ik, in-as : Ala ! Mebla iles-is d wakal-ik ur tesâidh ul, ur tesâidh tasa ! »
En réalité, ceux que l’on nomme « Arabes » ne sont que des Imazighen plus ou moins arabisés, car leur langue est avant tout berbère. Mais, comme disait si bien l’un de nos illustres intellectuels, Salem CHAKER – pour ne pas le nommer – « L’amazighité est d’abord une affaire de conscience » , tout en sachant que c’est également et surtout une affaire idéologique et économique.
La France coloniale y a largement contribué à leur arabisation et à leur islamisation !
Quelques articles de ces jours derniers dans la presse algérienne (El Watan) touchent enfin au fond du problème de l’aliénation linguistique et historique : « Parlons algérien ! » Oui, parlons algérien : parlons tamazight !
Relisons, l’espace d’un instant, le grand Kateb YACINE :
« On croirait aujourd’hui, en Algérie et dans le monde, que les Algériens parlent arabe. Moi-même, je le croyais, jusqu’au jour où je me suis perdu en Kabylie. Pour retrouver mon chemin, je me suis adressé à un paysan sur la route. Je lui ai parlé en arabe. Il m’a répondu en tamazight. Impossible de se comprendre. Ce dialogue de sourds m’a donné à réfléchir. Je me suis demandé si le paysan kabyle aurait dû parler arabe, ou si, au contraire, j’aurais dû parler tamazight, la première langue du pays depuis les temps préhistoriques. » (Kateb Yacine, in Les ancêtres redoublent de férocité, Paris, Editions TNP, 1967).
__________________________________________ Pour que vivent à jamais les peuples opprimés en dehors du marché des mondes et du pétrole !
Venez participer au second festival international des films berbères-amazighs – du 30 au 31 mai 2015
Asst-ed a-tt gerwem i tafaska tis-snat n-Isura Imazighen – di Paris si 30 ar 31 magu 2015

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