Publié par : youcefallioui | novembre 21, 2015

L’économie, l’homme et la liberté… Daniel Cohen sur Awal – BRTV

L’économie, l’homme et la liberté… Selon Daniel COHEN
(Ablalas, amdan d tillelli, sghur Daniel COHEN)

A travers son émission AWAL sur BRTV, le professeur Hafid ADNANI nous offre une fois de plus deux heures de réflexion. Consacrée aux Sciences économiques, l’émission nous livre la pensée d’un professeur d’économie de talent dont la réflexion, empreinte de philosophie et d’humanisme, dépasse la simple vision économiciste à laquelle nous avaient habitués bon nombre d’économiste. Une vision qui oscille souvent entre un étalage de chiffres suivant de constatations dérisoires et tardives qui ne présentent aucun intérêt pour ceux et celles qui veulent comprendre un peu plus sur les méandres de l’économie.
Daniel COHEN semble avoir échappé à cette vision vieillotte de la doxa économiste en apportant une vision à la fois philosophique et humaniste du développement – lui parle de croissance – économique.
Dans son dernier ouvrage au titre fort éloquent « Le monde est clos et le désir infini », il nous offre une réflexion qui rejoint subtilement celle qui a été développé par un éminent prédécesseur qui nous avait offert les véritables clés de la compréhension de l’économie telle qu’elle devrait être enseignée et portée à la connaissance de tout un chacun.
Daniel Cohen a ce mérite d’être clair dans sa vision et son discours économiques, même lorsqu’il s’agit d’aspects abscons (ruptures) dont les répercussions trouvent leur « fondement » et leurs explications dans le politique et les phénomènes ou retentissements au niveau social. Nous avons déjà lu et également perçu cette avance sur les idées (économiques) chez l’économiste Y. Bresson (cf. Le revenu d’existence ou la métamorphose de l’être social).
Ce que je retiens est la clarté du discours économique de Daniel COHEN . A tous égards, il est également proche de cette liberté de voir et de mieux comprendre les desseins de la croissance économique du grand économiste Amartya Sen, professeur au Trinity College de Cambridge et prix Nobel d’économie en 1998.
Malgré quelques chiffres qui sont davantage des constatations ludiques pour mettre l’auditeur et le lecteur dans « le bain économique » et au-delà de la vision Keynésienne, Daniel Cohen s’était employé à nous livrer dans une clarté sans faille ce qui nous anime. La consommation est son objet – à consommer – est devenu un objet de désir qui anime L’Homo economicus (un titre de l’un de ses nombreux ouvrages) nous mène vers un horizon où la relation sociale va se tendre et se crisper pour mener les hommes et le monde dans un monde où la violence s’imposera encore davantage au détriment du plus faible… Et c’est aussi là que Daniel COHEN nous offre une autre vision psychosociologique – qui fait de son champ économique, sans doute aussi étendu que celui de Serge Latouche et d’Amartya SEN – où les crispations du moment vont tendre vers l’instauration d’une violence qu’il explique par la théorie (le mot est de moi) du bouc émissaire… engendré par le capitalisme (D. Cohen n’utilise quasiment jamais ce mot).
Il nous explique alors comment le monde entre dans ces champs psychosociologiques en mettant l’accent sur le repli sur soi dans une société qui, par la force des choses économiques, finira par provoquer la segmentation de la société… Une approche, que d’aucuns vont considérer comme simpliste, alors qu’elle nous offre (au contraire !) les éclaircissements de l’effondrement des classes sociales. L’exégèse est claire à travers une classe moyenne fuyante dont l’affaissement sera l’une des causes, sinon la principale cause qui conduirait à tous les extrêmes d’un point de vue social et psychologique.
Daniel COHEN nous avait déjà apporté certains éclaircissements dans deux de ces précédents ouvrages : « Richesse du monde et pauvreté des Nations » et « Nos temps modernes » dont il rappelle encore une fois de façon ludique, ce qu’il appelle « La féodalité moderne du constructeur automobile Ford ; et le film « Le temps modernes » (Flammarion) de Charlie CHAPLIN ou Charlot. Il ne manque qu’un pas pour que nous soyons plongés dans une théorie purement marxiste de l’économie ! C’est réconfortant ! Car nous ne sommes pas loin de la vision économique marquée de Y. Bresson qui va jusqu’à faire le procès du capitalisme qui se construit sur une grande partie de la perte de dignité et de la déchéance de de l’homme (Y. Bresson, in Revenu d’existence et solidarité).
Dans son ouvrage « La prospérité du vice », un chef-d’œuvre littéraire et philosophique !, D. Cohen nous invite à comprendre ce que sont « Les infortunes de la prospérité », concepts et représentations que nous retrouvons en filigrane dans « Un nouveau modèle économique » d’A. Sen. (Odile Jacob, 2013).
Daniel COHEN nous offre toutes les clés pour ouvrir les portes de « ce monde clos ». A ce titre et à bien d’autres – notamment la clarté de son discours et sa vision humaniste et philosophique. Si l’idée de Keynes est de comprendre l’économie à partir des passions humaines, il est important d’en saisir quelques rouages.
Le discours de Daniel Cohen est de se poser en « monsieur qui ne connaît rien », dans un rôle de néophyte pour apporter des éclaircissements sur l’état du monde au triple niveau économique, philosophique et psychosociologique. C’est certes là une envergure intellectuelle qui mérite d’être saluée ; du moins pour ce que j’ai pour comprendre.
C’est pour toutes ces raisons « économiques » que la raison et l’entendement humains ne comprennent pas toujours que je vous invite à écouter attentivement :
L’émission Awal de Hafid ADNANI (BRTV) consacré à cet économiste de talent qu’est Daniel COHEN.

PS : Je ne peux pas vous soumettre la vidéo de l’entretien : elle a été supprimée du compte de Youtube-associé. C’est bien dommage !

 

 

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Réponses

  1. Azul a mass Allioui
    Je découvre votre blog… Quelle surprise multipliée par 1000 ! Quelle richesse et quel savoir avec une modestie désarmante (j’ai trouvé cet adjectif chez vous !) Quelle tamusni ? Je n’ai jamais appris autant dans ma vie et je n’ai jamais pensé en apprendre autant ! C’est vous dire tout ce que j’ai appris grâce à vous ! Un puits de science ? Oui ! Vous êtes vraiment un puits de science ! Et pourquoi vous voit-on si peu et vous entendons-nous si peu ? Je crois que les Kabyles ont perdu beaucoup de leur langue et de leur culture… Je les engage à vous lire et ils comprendront enfin de quoi je parle s’ils ont un peu de jugeote ! Quant aux animateurs et journalistes qui sont si nombreux mais totalement inutiles ! Je suis sévère, je sais ! J’attendais de vous entendre, de vous voir sur un média comme BRTV ; mais, en fait, j’ai l’impression que vous servez surtout de « bouche trou » ! Pardonnez-moi d’utiliser cette expression : « J’avais remarqué, par exemple, que vous êtes invité la veille d’une manifestation comme le salon du livre. Pourquoi seulement à ce moment-là : car ils savent que vous allez attirer beaucoup de gens !! Ils le savent bien, puisque vos livres sont vendus rapidement et vous êtes entouré à la mesure et à la hauteur de votre savoir, de votre gentillesse et surtout de votre modestie ! Merci monsieur et chapeau bas mille fois ! Continuez ! Ne vous découragez pas ! Nous sommes de tout coeur avec vous !! Mohand At Qasi


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