Abuddu-ynu n Yennayer 2970
I
kunwi s-Imazighen anda ma tellam.
Tous mes vœux de Yennayer 2970
Nouvel an amazigh
Jours divins et de lumière
Pour mon peuple menacé
Yennayer – Laâwacer n tafat
I wegdud-ynu amazigh ittwashillfen
All my wishes of Yennayer on 2970
Amazigh New Year
Divine days and of light
For my threatened people
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Yennayer, au temps où les mots avaient un sens
Autrefois, pendant la veillée de Yennayer – Nouvel an amazigh berbère, l’usage voulait que l’on chante cette grande fête amazighe qui durait 7 jours et 7 nuits. Ces journées étaient appelées « Jours divins » (Ussan n Laâwacer). Les gens devaient se congratulaient et se pardonner. En s’embrassant, chacun disait à l’autre : « Tous mes vœux de Yennayer jours divins, que nous demeurions ensemble en bonne intelligence ! » (Urawen n Yennayer d Laâwacer, a-nezg a-nâacer !)
Le soir, chacun donnait de la voix. Dans ma famille, c’était mon père – dont la voix portait au loin – qui entonnait en premier le chant sacré. A la fin du chant, il répétait par sept fois : « Ô Jours divins des lumières ! Que celui qui chercher le bonheur, le trouve ! » (A Laâwacer n tafat ! Win innudan f-zznaf yufa-t !
Alors, il nous embrassait du regard en nous disant : « Que vous ne pleuriez jamais, enfants ! » (A-wer tettrum a Tarwa !)
Les vœux de Yennayer Anayer
Une fois les vœux du père ou du grand-père terminés, la mère ou la grand-mère se levait, la lampe à huile ou à pétrole à la main, pour souhaiter ses bons vœux de bonheur à tous les membres de la famille en commençant par, les enfants – chacun sera nommé par son nom – les grands parents, les parents, les proches, les animaux domestiques un par un. Les vœux s’adressaient également à la nature et aux éléments physiques.
Dans la mythologie et les croyances kabyles, la nature et la terre sont sacrées. Ainsi, planter un arbre et soigner sa terre est les vœux le plus chère de « Mère Yennayer » (Yemma Yennayer). Je reviendrai un jour sur ce point de nos croyances. Yennayer, étant (à priori !) un mot masculin, pourquoi dés lors cette période porte-t-elle un nom féminin. C’est dire que la société amazighe était avant tout matriarcale. Jadis, avant la christianisation et l’islamisation, il était même indécent de penser que tout ce qui relevait d’une quelconque importance en ce bas monde ne soit pas d’essence matriarcale, féminine.
Ce sentiment amazigh profondément ancré dans l’inconscient du peuple amazigh-berbère trouve sa résonnance dans le mythe sacré de la naissance du monde et de la création de la première Femme « La mère du monde » (Yemma-s n ddunnit) appelée d’un prénom qui explique l’ancrage dans le matriarcat : « Rosée-Du-Matin » (Nnda-N-Wesru).
Revenons à la vie profane pour que le lecteur comprenne la portée de cette tradition : Quand ma mère se mettait en colère « contre les hommes en général et ceux de la famille en particulier », elle » s’exclamait haut et fort – elle qui n’élevait presque jamais la voix ! –
- « Où êtes-vous en train de paître jusqu’au point d’oublier que sans l’eau, l’arbre dont vous êtes issus n’aurait jamais porté de fruits !? »
- (Anda-ka teksam almi tettum belli aleccac ansi d-tekkam, ammer macci d-aman werjin yeggwi aâqqa !?)
Je vous laisse chercher l’énigme qui se cache derrière ce à quoi ma mère faisait allusion, à travers son coup de colère. Une dame kabyle l’avait bien trouvée. Lors de ma conférence sur mon dernier ouvrage (Histoire d’amour de Sheshonq 1er – Roi berbère et pharaon d’Egypte), elle me questionna dans ce sens…
En attendant… Chantons Yennayer Anayer (Yennayer sacré) !
Urawen n Yennayer Anayer
A-wi budden yennayer !
Yennayer !
I-wakken a-ttelhu ddunnit
Kra yellan ad yesâu sser
Ccedda a-ttughal ttalwit
Yal ighzer ad yessenser
Akal ad yerwu tissit.
A-wi budden yennayer !
Yennayer !
Lehna a d-tress g-exxamen
Aâqqa ihudr-it yifer
Tagmatt tedda d watmaten
Lghella a-ttefsu iger
Tamusni a-ttezdegh ulawen.
A-wi budden yennayer !
Yennayer !
Tafat i medden merra
Yal afrux ad yefferfer
Di tmurt i tdel laânaya
Tudert a-ttebnu f liser
Akken nnan Imezwura !
(Sghur Yemma, Tawes u-Civan Alliwi – 1909-1992)
Vœux de Yennayer fête sacrée des Imazighen
Heureux qui célèbre Yennayer !
Yennayer !
Pour que la vie soit douce sur terre
Chaque chose aura son charme
Chaque tourment deviendra paix
Chaque rivière coulera
La terre sera irriguée.
Heureux qui célèbre Yennayer !
Yennayer !
La paix veillera sur chaque maison
Le fruit est protégé par la feuille
Comme les frères protègent l’union
Une bonne récolte éclora les champs
La sagesse occupera les cœurs.
Heureux qui célèbre Yennayer !
Yennayer !
Chaque être aura sa lumière
Chaque oiseau pourra voler
Dans un pays où le droit d’asile est sacré
Où la vie est faite de bonheur et de paix
Tel est le message de nos Ancêtres !
(De ma mère, Tawes ou-Chivane Allioui – 1909-1992)
Wishes of Sacred Yennayer
Happy who celebrates Yennayer !
Yennayer !
So that the life is soft on earth
Every thing will have its charm
Every agony will become peace
Every river will flow
The earth will be irrigated.
Happy who celebrates Yennayer !
Yennayer !
The peace will stay up every house
The fruit is protected by the leaf
As the brothers protect the union
A good harvest will open fields
The wisdom will occupy hearts.
Happy who celebrates Yennayer !
Yennayer !
Every being will have its light
Every bird can fly
In a country where the right of asylum is crowned
Where the life is made by happiness and by peace
Such is the message of our Ancestors !
(From my mother, Tawes ou-Chivane Allioui – 1909-1992)
PS : Je sais que mon anglais n’est pas terrible… Mais, gare aux moqueurs ! Je vais le dire… à ma mère ! Ad Yaafu Rebbi fell-as ! A-tt Ugellid Ameqqwran di Tgemmi-ynes, Tazenfant n Yemma : Tawes Ou-Chivane Bouzidi des Ijâad Ibouziden ; héritière de son noble ancêtre Si Aali Ou-Bouzid fondateur de la Cité qui porte son nom Ibouziden.
asugas yufraren win yifan ak wiyidh,tudart ghuzifan, zidigen,a kihrez,mass aliwi.
Merci de nous avoir procuré un peu du rève,de nous avoir télèporté dans notre mythique lointain passé .Grace à vous,il revit et s’habille de magie.
Merci de nous reconcilier avec notre histoire , elle est tellement belle notre histoire,et notre héritage si riche et divers.
Enseignante,je vous ai consacré un moment de mon cours pour partager avec mes élève quelques uns de vos traveaux.Ma façon à moi de vous rendre homage,mr Allioui.
Tanmirt,u afud iguerzen.
Excusez moi mon manque de maitrise de l’ecrit en Tamazight,je promis de m’améliorer.
De: Tamazouzt Bouzidi,enseignante d’anglais à Ouzellaguen
By: Bouzidi Tamazouzt on janvier 12, 2020
at 7:42
Azul a Tamaazuzt !
Je ne savais pas que j’avais une petite cousine professeur d’anglais !? C’est une nouvelle qui me remplit de joie. Et cette joie est double, étant donné votre magnifique et gentil message. Je vous remercie infiniment ! J’essaierai de faire mieux ! Pour me contacter directement : youcefallioui@gmail.com
Je vous souhaite encore Urawen n Yennayer Imezwura ! A-kem Ihrez Ugellid Ameqqwran yakw de wid aazizen fell-am d fell-agh !
Ar tufat, lehna tafat fell-am ! Youcef Ouchivane Allioui
By: youcefallioui on janvier 13, 2020
at 12:52
Bonjour Youcef et cher voisin d’Ighzer,
Sbah delkh
Je souhaite assister à l’une de vos conférences et tout simplement vous revoir, si vous vous souvenez encore de moi.
Amitiés,
Rekia, fille de Nna Yamina et Sid lMouloud amie de votre père et mère.
By: Rekia Anki on février 11, 2020
at 9:04
Azul a Rekia !
Quelle surprise et quel bonheur d’avoir de tes nouvelles ! Tu es aussi mon amie et mon amie d’enfance. Je serais heureux de te revoir quand tu veux. Je t’envoie dans quelques instants un courrier par email. Avec toute l’amitié et l’affection qui m’habitent.
Youcef Ouchivane
By: youcefallioui on février 12, 2020
at 3:18